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Meta contre les médias canadiens : quel impact pour nos médias locaux ?

La purge est commencée. Depuis le 1er août, Meta, qui possède les plateformes très populaires Facebook et Instagram a mis sa menace à exécution. Celle de ne plus diffuser le contenu provenant de comptes identifiés comme journalistiques ou médiatiques.

Les médias canadiens traversent une période difficile. Comment en sommes-nous arrivés là?

Rappelons les faits.

Depuis quelques mois, un bras de fer opposant les géants du web Meta et Google contre le gouvernement canadien tient en haleine le monde entier.

La raison ? La loi C-18.

Cette loi vise à encadrer les négociations entre les plateformes sociales et les sociétés médiatiques canadiennes.

L’enjeu ? Le partage des revenus publicitaires.

Depuis quelques années déjà, les annonceurs web ont augmenté leurs dépenses publicitaires sur Meta et Google au détriment des autres plateformes.

Voici comment ça marche :

Allez sur le site web de TVA, de La Presse ou Le Charlevoisien, vous y verrez des publicités. Ces sites de nouvelles canadiens offrent des contenus journalistiques gratuits en échange de l’opportunité de présenter des publicités aux utilisateurs.

Par contre, comme la plupart d’entre nous n’avons pas le temps de consulter tous ces sites web en prenant notre café, nous préférons aller à un endroit où ils seront tous regroupés : les médias sociaux !

Avec l’avènement des médias sociaux, beaucoup d’annonceurs ont migré leurs budgets publicitaires vers les plateformes sociales.

La raison ? Les Canadiens passent en moyenne 6 heures et 22 minutes par semaine sur les médias sociaux selon une étude de NordVPN. Aucune plateforme médiatique canadienne ne peut rivaliser avec autant de trafic sur le web.

Vous comprenez maintenant pourquoi les annonceurs ont pris cette décision : ils vont là où les auditoires sont.

La poule ou l’œuf?

Mais revenons à nos moutons : pourquoi Meta et Google partageraient-ils leurs revenus avec l’ensemble des médias canadiens ? En tant qu’entreprises privées, elles n’ont de comptes à rendre à personne.

Mais posons-nous la question suivante : est-ce que ce sont les nouvelles journalistiques qui attirent les utilisateurs sur les réseaux sociaux ? Ou est-ce que ce sont les réseaux sociaux qui donnent beaucoup de visibilité aux nouvelles ?

Avec la quantité d’information et de sources de divertissement que ces plateformes offrent, ils n’ont aucunement besoin des nouvelles journalistiques pour attirer des utilisateurs.

Meta est donc en position de force dans ce bras de fer avec les sites de productions journalistiques.

Question d’éthique

Selon une étude de NETendances, près de la moitié des adultes québécois (42% en 2022) utilisent les réseaux sociaux comme principale source d’information.

Ce qui veut dire que, du jour au lendemain, les grandes salles de presse comme les plus petits journaux perdront énormément de visibilité et de trafic web.

Qu’on le veuille ou non, les réseaux sociaux ainsi que les moteurs de recherches font partie de nos vies en 2023. Nous avons tous le réflexe de nous y référer lorsque nous avons une question. Tout est regroupé au même endroit, il est donc facile de trouver toute l’information que nous avons besoin en très peu de temps.

C’est comme le Walmart de l’information.

Pour ma part, je crois que ces entreprises ont une responsabilité sociale. Celle de donner accès à une information vérifiée et de qualité. Parce que si les nouvelles faites par des professionnels disparaissent du paysage médiatique, elles seront remplacées par publications faites par des pseudo-journalistes.

Il est là le danger, donner toute la place aux opinions biaisées par des faits alternatifs (fausses nouvelles).

Il est moins évident, mais il existe : l’enjeu de sécurité. Rappelons que les médias ont un rôle important lorsque vient le temps d’annoncer des évacuations ou avertir la population en cas de forces majeures.

Où s’en va la loi ?

Cette joute est scrutée de très près par les autres pays parce qu’eux aussi préparent leur législation à cet égard. Certains états comme la Californie vont plus loin que le Canada en ne ciblant pas que Meta et Google.

Meta ne veut plus s’asseoir à la table des négociations et ne se considère plus comme un intermédiaire de nouvelles numériques (terme utilisé dans la loi canadienne) étant donné qu’ils les ont supprimées.

Comprenez que si l’entreprise privée accepte ces demandes, tous les pays en feront autant.

C’est pour cette raison que Meta ne veut même pas discuter. De son côté, Google continue les pourparlers pour tenter de trouver un accord, un si maigre espoir pour nos médias locaux.

Et nos nouvelles locales dans tout ça ?

Bien sûr, les médias régionaux tels que notre journal Le Charlevoisien vont souffrir énormément de cette perte immédiate de trafic web. Il faut dire que les médias sociaux représentent environ 50% des sources de trafic web de ce média numérique et papier.

Qu’à cela ne tienne, M. Sylvain Desmeules, éditeur du journal Le Charlevoisien demeure positif dans la tourmente et est déjà en mode solution. Bientôt, en septembre, sortira l’application mobile du Charlevoisien que vous pourrez télécharger sur vos téléphones. Les internautes pourront ainsi être notifiés par l’application sur le contenu qui les intéresse.

De plus, l’application offrira un agenda personnalisable pour noter les dates importantes des événements régionaux à ne pas manquer.

Elle intégrera aussi une fonction de journalisme participatif. Vous pourrez ainsi soumettre vos idées, vos opinions, relater des faits, faire des commentaires et ainsi enrichir la nouvelle de façon collaborative.

Il y aura bien sûr une campagne de promotion lors de la sortie de l’application en septembre. Celle-ci s’inscrit dans la démarche d’informer le public qu’il y a bien des façons de rester informer sur vos nouvelles locales.

Aussi, une autre campagne publicitaire verra le jour pour rappeler aux gens le professionnalisme des journalistes du Charlevoisien et des autres groupes de presse.

Quoi faire pour rester informer ?

Alors, voici 3 bons trucs pour soutenir nos nouvelles locales et continuer de rester informer.

  1. Mettez un raccourci sur votre téléphone mobile pour vous rendre en un clic sur les sites de nos médias régionaux (www.lecharlevoisien.com et cihofm.com). Enregistrez-les sur vos favoris.
  2. Téléchargez l’application du Charlevoisien lorsqu’elle sera disponible et gardez les notifications actives.
  3. Inscrivez-vous à l’infolettre du Charlevoisien. C’est un excellent moyen de rester informé.
  4. Syntonisez le FM Charlevoix pour entendre les bulletins de nouvelles aux heures et aux demi-heures tout au long de la journée ou écoutez-les en direct à partir du site web).

Pour finir, disons merci aux journalistes qui vont sur le terrain chercher la nouvelle et creuser les sujets d’intérêt public afin d’informer la population sur les enjeux qui les touchent vraiment. Meta et Google sont peut-être géants, mais ensemble, nous avons le pouvoir de faire changer les choses. Ce sont les petits gestes qui font parfois toute la différence.

Pour en savoir plus communiquez avec nous !

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